Voilà un duo dont la profondeur, la simplicité et la virtuosité retenue force l’admiration. La sonorité chaude du saxophone ténor devient à l’occasion ardente et se mêle au swing boisé de la contrebasse. Ces deux là nous racontent des histoires, dans le plus pur héritage des maîtres du genre, utilisant ce matériau malléable à souhait qu’est le jazz classique.

Ils cultivent l’art du duo, comme l’on fait avant eux Stan Getz et Kenny Barron, Jim Hall et Ron Carter ou Keith Jarrett et Charlie Haden. À la différence qu’ici il n’y a pas d’instrument harmonique d’accompagnement, seulement les voix singulières de la contrebasse et du ténor.

Les deux hommes ont une formation solide, Hendriksen à la Berklee School of Music de Boston et Gisler à la Bern Swiss Jazz School sous la tutelle de Rufus Reid, Ray Brown et George Mraz. La diversité de styles a caractérisé leurs parcours, du big band à la pop en passant par la musique de films. Mais c’est dans cette formation intimiste-ci qu’ils partagent avec nous le sommet de leur art.